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Ce RP inspira quelques chapitres du roman Journal d’un espion.

Dix huit ans plus tôt.

Il doit être aux alentours de minuit. Un carrosse bien trop luxueux pour l’endroit traverse l’un des quartiers les plus sordides de la capitale. Le cocher, poussé par les ordres de son maître, fouettant les chevaux afin de ne pas s’y attarder plus que le nécessaire. A l’intérieur, ballottés de toute part à cause de l’état vétustes des pavés sous les roues, trois hommes. L’un, face aux deux autres étant vraisemblablement un noble. Cela se remarquant non seulement par ses habits, ses cheveux bien mis mais également son port hautain et agacé.

Encore une fois il ordonne que l’on se presse alors que l’un de ses accompagnateurs, aux allures d’hommes d’armes, lui indique qu’ils seront très bientôt arrivés. Effectivement, la voiture stoppe devant un établissement des plus crasseux et bien que l’aubergiste, voyant un si bel équipage débarquer vient à leur rencontre, plié en deux sous de continuelles révérences et quelques compliments afin de les amadouer, ils entrent sans trop se soucier de lui. Ne lui adressant qu’un bref coup d’oeil et une bourse afin d‘acheter son silence et qu’il disparaisse de leur vue.

A l’intérieur, un homme gras et à la chemise d’une propreté plus que douteuse les accueillent et les mène dans une pièce à l’écart. Celle-ci ayant plus des allures de salle d’écurie que de chambre d’hôte à vrai dire. Il se présente alors.

– Joras monseigneur, votre serviteur. J’ai amené comme vous me l’aviez fait demander tous ceux que j’ai pu trouver. Vous n’aurez qu’à faire votre choix.

Tapis dans l’ombre et sur la paille à même le sol, un petit groupe de gamins, tous plus chétifs et dépenaillés les uns que les autres, certains toussant ou grelottants, sans doute déjà pris par la fièvre ou quelque autre maladie. Joras le gras pointe alors une chandelle dans leur direction, leur aboyant de se lever et de venir se montrer au maître. Aucun, bien entendu n’osant désobéir, le nobliau aura tôt fait de les passer en revue mais il semble très mécontent et ne tarde pas à le lui faire savoir.

– Ils sont tous orphelins et de bonne constitution monsieur. En outre, personne ne viendra les réclamer s’il venait à en manquer un dans les rues.

– De bonne constitution ? Vous plaisantez ? Certains sont prêts à tomber de faim ou d‘autre chose. Vous auriez pu au moins leur donner quelques morceaux de pain. Les faire se laver ou que sais-je…

Il s’approche cependant de l’un d‘eux au hasard, plus petit que les autres mais ne semblant pas malade. Lui prenant le menton d’une main gantée, lui relève le visage et le questionne sur son âge. Mais l’enfant plutôt que de répondre, se débat et s’écarte, le traitant de porc et d’autres obscénités qui tendent à penser que Joras le gras n’aura pas fait que simplement le loger la sans rien en retour. Insulte qu’il paie très rapidement d’un coup au visage ainsi que de multiples coups de pieds une fois à terre. Mais le noble n’aura pas le temps de réagir qu’un autre gamin, tapis derrière les autres jusque la, vient à bondir. Griffant et mordant tel un enragé. Il se prend en retour un revers de la grosse patte de son hôte qui l’expulse alors que celui-ci n’hésite pas à sortir une lame et à s’en servir contre l’enfant une première fois, le touchant aux côtes. Et alors qu’il s’apprête à l’achever sans ménagement, une voix lui somme de s’arrêter.

–  Cela suffit ! Vous allez le tuer et manifestement, c‘est celui la qu’il me faut !

–  Cette charogne monseigneur ? Il est enragé comme un pou.

L’enfant se tient le côté et saigne sur les dalles mais le noble s’en approche malgré cela, soulève son visage, le dégage de quelques mèches sales et l’observe. L’enfant possède des traits finement dessinés, un nez fin, des yeux d’un bleu clair profond et troublants.

–  Enragé… non, courageux, téméraire et… beau comme un ange. Quel est ton nom petit ? Ne crains rien, je ne suis pas de ces vicieux qui achètent de jeunes garçons pour leur bon plaisir.

– Alexandre, juste Alexandre.

– Plus maintenant. Désormais, tu te nommeras Séraphin, Séraphin de Monllieu. Messieurs, occupez vous de lui comme il était convenu. Faites le voir par un médecin. Qu’il soit lavé et habillé décemment. Je le veux près au plus vite.

*-*-*-*-*-*-*-*

De son enfance, Séraphin gardera cette cicatrice au flanc, impossible à dissimuler car même si elle ne fut pas mortelle, elle fut relativement large. Et à ceux de ses improbables amants ou de ses maîtresses trop curieuses, il en exposera l’existence de diverses manières. Vengeance d’un mari jaloux, cause de la passion d’une maîtresse trop possessive mais jamais la réelle provenance.

*-*-*-*-*-*-*-*

J’observe ce corps allongé à mes côtés depuis que l’aube aura tenté de percer l’obscurité de la chambre. Sur le chevet, les restes de notre collation d’hier soir. Quelques raisins, une coupe de vin de champagne a demi entamée. Il ne m’aura pas fallu batailler longtemps pour le tirer jusqu’à mon lit, une conquête bien trop facile qui comptera bientôt à ce tableau de chasse que certains habitués de la cour s’amusent à dresser. Je soupire et interroge la pendule du regard. Bien, elle ne devrait plus tarder à présent.

On frappe effectivement à la porte, c’est la femme de chambre. La plus grande langue de vipère de la région, une aubaine pour moi. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est à mon service alors que bien des maîtres l’auront chassé pour ce petit travers qui me sert, je dois dire, bien malgré elle. J’ôte le drap de satin de ce corps qui, au fond, ne m’inspire aucun désir ni mépris. Pas plus ce matin qu’hier lorsque je tentais pourtant de l’en convaincre du contraire. Il est nu et pour l’heure, l’on ne saurait encore dire quel est son sexe. Ce qui va très certainement plus encore attiser la curiosité de ma soubrette et lui raviver l’envie d’aller rapporter la chose auprès d’autres employés qui auront tôt fait eux-même de relayer la chose.

Elle entre et effectivement pose ses yeux sur la peau trop blanche de celui qu’elle pense être à tort, mon amant. Je lui souris, tel celui qui aurait très logiquement du passer une nuit divine et l’autorise à poser notre déjeuner sur la petite table. Il est temps à présent de faire les présentations, certes peu conventionnellement et d’une claque bien sentie sur le bas du dos de l’endormi, je le tire donc des bras de Morphée.

– Jeune duc d’Ouaille, il est grand temps de vous lever, cette nuit fut divine mais j’ai à faire dans la matinée. Mais je vous en prie, prenez vos aises et mangez à satiété, je dois vous laisser à présent.

Il ne se souviendra même pas de cette nuit, juste de cette affirmation et des rumeurs qui en découleront naturellement grâce à la bonne. Et dire que je ne l’ai pas même touché. Fourberie lassante mais nécessaire afin de maintenir mon masque. Je me lève, tout juste vêtu du nécessaire afin de préserver un semblant de pudeur et n’omet pas, en passant de récupérer discrètement le verre laissé sur le chevet et d’en verser ce qu’il restait dans un vase au hasard avant de quitter les lieux.  

Séraphin de Monllieu, pour vous servir. Et tout comme l’ange a qui j’aurais dérobé sa fonction, mon nom comporte deux ailes.

Caractère

Côté pile

Jovial, capricieux, beau parleur, cynique et plaisantin. Libertin tant auprès de ces messieurs que de ces dames, il aime jouer et amuser la galerie. A coup de grandes phrases et de tralalère, se faisant parfois remarquer. Sa réputation n’est plus à faire, plus basée sur des stratagèmes bien montés avec le temps que de réelles conquêtes. Il dépense, joue, séduit et se laisse vivre. C’est du moins ainsi qu’on le perçoit.

Côté face

Il déteste cette image qu’il donne, pourtant bien nécessaire à ses activités. Non Séraphin ne souffre pas d’une double personnalité, ou plutôt si mais volontaire. Il n’est qu’illusion et comédie, ne tenant à son rôle de précieux libertin que pour assumer sa fonction première parmi les gens qu’il écoute, soudoie ou surveille et dont il extirpe quelques confessions ou quelques secrets. Plus tourmenté qu’amusé au fond, il possède un tempérament bien plus froid et sérieux. Mais formé depuis l’enfance à ce rôle, il l’assume se sachant du côté des justes.

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