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Moi Eden Snow, né(e) Snow, le 17 février 1864 à Londres. Déclare sur mon honneur résider à Londres, City center et appartenir à la bourgeoisie. Je déclare également être célibataire et n’avoir aucun enfants. Libre de toutes obligations militaires je suis une femme, civile exerçant non officiellement la profession d’ horloger. De plus je déclare être têtue, curieuse, méfiante et perfectionniste ainsi que franche, loyale, joviale et adroite.

Tic Tac Tic Tac Toc.
« Navré Monsieur Snow, mais c’est une fille. »

Ambrose Snow, mon père, était encore apprenti, relégué aux petits travaux de réparation au fin fond de l’atelier de fortune fondé par mon grand-père lorsqu’il rencontra Mary Brown. La famille de Mary, ma mère, n’était pas bien riche mais survivait grâce à la petite boulangerie familiale. C’est d’ailleurs la que leurs regards se croisèrent pour la première fois alors qu’un matin très tôt et revenant d’une nuit blanche passée à rattraper du travail en retard, il était passé acheter de quoi calmer sa faim. 

La Snow Enterprise n’était, à l’époque, pas bien connue et s’apparentait plus à des travaux de ferronnerie, tant domestique que pour le bâtiment. C’est vers l’âge de vingt ans que mon père, se passionnant pour la technologie et les mécanismes de haute précision se lança dans l’horlogerie. Il étudia longuement afin de se parfaire et parvint à convaincre grand-père Snow d’ajouter ce type de service à leur catalogue.

Vers vingt-cinq ans, lorsque vint le temps d’hériter complètement de l’entreprise et de ses ateliers, la ferronnerie laissa doucement sa place à l’horlogerie qui avait eut le temps de gagner en popularité. C’était certes des activités très différentes mais a force de temps, de patience et surtout la motivation du jeune directeur, l’une l’emporta sur l’autre haut la main et ce fut un excellent choix.

Le succès fut tel qu’au cours de sa trente et unième année, père put déplacer une partie de ses ateliers et s’agrandir, il en profita de même pour acquérir une demeure au centre de Londres, afin d’y loger sa future famille qu’il espérait toujours nombreuse et pleine de vie. Mais il n’en fut pas ainsi, la maison resta silencieuse durant des années, aucun pleurs de bébé, aucun rire d’enfant. Juste le bruit des heures qui passent. Tic, tac, tic, tac, toc !

Un jour ou étonnamment la grande pendule du salon s’était arrêtée, Mary Snow, entrant pourtant dans sa quarantième année, se senti nauséeuse et fébrile. Alerté, le docteur craignait tout d’abord annoncer un malheur mais il du finalement admettre qu’il en était tout autre. Au contraire, Mary était enceinte. Ce serait sans doute son premier et seul enfant mais enfin le ciel avait exhaussé leur souhait, il ne manquait que cela à leur bonheur.

Père aurait préféré, il est vrai, que je naisse garçon. Non pas par pure fierté masculine mais surtout afin de me transmettre son savoir et de remettre un jour les clés de l’entreprise Snow à un successeur qui ne ferait pas jaser les gens de la bonne société. Mais la nature m’avait faite telle que je suis. Cela déboucha donc sur un compromis. Lorsque je fus en âge, il passa outre et m’apprit les bases du métier. Tandis que Mère fit ce qu’il fallait afin que je paraisse telle la jeune fille que tout le monde s’attendait à voir.

Je passais beaucoup de temps dans les ateliers, hélas cela se su et fut mal perçu par la plupart de nos fréquentations. Pensez bien, une fille travaillant de la sorte ! Qu’elle aille donc dans un bon établissement, apprendre comment se tenir en société et devenir une bonne maîtresse de maison ! Alors cela devint notre secret. Lorsque je me rendais aux ateliers interdits à toute représentante de la bourgeoise et du sexe faible que j’étais, je ne le faisais que vêtue d’habits masculins et portant une casquette couvrant mes cheveux. Cela ne trompait pas grand monde vu de près mais nous nous arrangions pour ne pas être découverts. Au sein de l’atelier, la plupart le savaient mais n’en n’avaient cure, tant que le travail était bien fait et que le salaire tombait régulièrement, ce n’était qu’un détail pour les ouvriers.

Avec les années et les longues heures de travail, la vue de Père commença à faiblir. Le forçant à reposer fréquemment ses yeux sous risque de graves complications. Je repris donc le flambeau ainsi que son poste. Le tout, toujours en toute discrétion et faisant mine qu’il n’avait en rien diminué son rythme de travail. De ce fait, j’ai acquis autant d’expérience que tout homme l’aurait fait à mon âge. Peut être d’ailleurs est-ce moi qui ai réparé cette splendide montre à gousset que vous portez !

Aujourd’hui, je suis en âge d’être courtisée et même mariée. Mais être liée à un homme qui ne fera que penser que ma place se trouve à la cuisine ou à faire de la broderie ne m’intéresse guère. Mais c’est ce qu’espère tout de même Père afin que les ateliers finissent entre de bonnes mains. Il y eut quelques prétendants venant sonner à ma porte mais, ne sachant s’ils venaient par réel intérêt ou simplement pour l’héritage probable que cela engendrait, j’eus tôt fait de les faire renvoyer chez eux sous tous les prétextes valables possibles. 

Ainsi va la vie et tout porte à croire qu’elle s’écoule donc sans soucis, il n’en n’est rien. Il se joue autour de nous des choses qui nous dépasse encore. Bien que je ne m’en rende pas vraiment compte, juste des rumeurs, des histoires. Sans compter les innovations technologiques dont nous sommes témoins jour après jour et qui me passionnent à mon tour. 

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